Nos racines

Le domaine Bott-Geyl est né d’une rencontre, celle de deux familles vigneronnes depuis longtemps établies au cœur du vignoble alsacien. Installées entre Colmar et Riquewihr, les destinées liées au monde du vin se sont succédées, croisées, entremêlées et bien sûr unies.

Commençons par les Bott, famille de Ribeauvillé qui, de père en fils, a cultivé la passion du divin nectar en exerçant divers métiers : David Gaston Bott vendait du vin à Ribeauvillé, son frère était propriétaire terrien, tandis que Frédéric Paul Bott, né à la toute fin du 19ème siècle cultivait la vigne.

À quelques encablures de là, les Geyl s’attèlent sur les coteaux surplombant le petit village de Beblenheim. Jacques Edouard Geyl, fin gourmet, y cultive vignes et amour des bonnes choses dans la continuité de son ancêtre Jean-Martin Geyl qui produisait déjà son vin dès la fin du 18ème. Les sœurs Geyl Suzanne et Andrée naissent un peu plus d’un siècle plus tard, la deuxième scellera le destin de ces deux familles en épousant le 27 octobre 1926 Frédéric Paul Bott.

Les jeunes mariés enamourés s’installent à Ribeauvillé et ont deux garçons, Pierre et Édouard. Suzanne, quant à elle, reprend seule l’exploitation familiale à Beblenheim. Fort de deux années d’études viticoles à Beaune et d’une année à Strasbourg, Édouard rejoint sa tante, fondant ainsi le Domaine Bott-Geyl. On use alors des moyens du bord, les récoltes transitent jusqu’à Ribeauvillé pour être vinifiées.

Le 18 avril 1959, une grande tablée regorgeant de flacons, de victuailles et exhalant la bonne humeur célèbre l’union d’Edouard Bott et d’Annette Schmidt, fille de vignerons de Riquewihr. Les flacons des deux familles dansent sur la table, les histoires se racontent, alliant temps passé dans les tonnelleries germaniques pour le grand-père de la mariée, épisodes de la vie des brasseurs qu’étaient les Bott en 1775.

Ce curieux attelage d’heureux épicuriens portent haut et fort les couleurs de l’Alsace, les valeurs d’un monde fait de labeur et s’épanouissant sur des terroirs riches et généreux, mais exigeants. Le paysage façonne les hommes qui les habitent, ces derniers s’investissant dans le développement et la défense de leurs terres. Ainsi Édouard s’investit dans la vie publique et occupera différentes fonctions à la mairie de Beblenheim, jusqu’à en prendre la tête pendant un quart de siècle. Il sera également le Grand Maître de la Confrérie Saint-Etienne, symbole fort du travail accompli au chai qu’il a bâti dans le village, et des nombreux accueils qu’il organise à la cave, faisant ainsi rayonner la commune. En 40 ans, l’exploitation passera de 4 à 14 hectares, 2 outils de production verront le jour et les premières mises in situ auront lieu en 1961.

1993, une trentaine d’années plus tard, Jean-Christophe revient de l’étranger, a parcouru les deux hémisphères, bissac sur le dos, regard qui porte loin, et vinifications dans les plus prestigieuses régions...

Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ? Pour le garçon de 24 ans, les rencontres qui ont émaillé ce long périple habitent en Bourgogne (Domaine des Comtes Lafon – Bourgogne), en Allemagne (Théo Luckert – Franconie), et encore plus loin, dans le Nouveau Monde (Rolf Binder Veritas Winery – Barossa Valley, Australie / Koopmanskloof – Afrique du Sud).

Après seulement 3 millésimes, il est consacré « Vigneron de l’année » par le célèbre guide Gault & Millau et poursuit sans déroger à la philosophie de ses aïeux : exigence, précision et persévérance. Il est aussi pleinement conscient d’être un passeur en charge d’un patrimoine acquis au fil des ans par sa famille. Il veille sur les vignes du domaine en gardant bien à l’esprit que de nouveaux chapitres sont à écrire au Domaine Bott-Geyl : Pierre- Antoine, son fils aîné, vient de le rejoindre ; le benjamin Arnaud poursuit pour l’instant des études générales.

Aujourd’hui, le Domaine possède 18 hectares dont 6 Grands Crus, 3 Lieux- Dits (Grafenreben, Kronenbourg, Schloesselreben) et 1 Clos historique (Le Clos des 3 chemins).